Le gâteau au chocolat

Mardi 20 Mai 2003 : c'est la crise !

Nous partons demain en vacances dans ma bretagne natale... et évidemment tout reste à faire. Ma copine vient de se rendre compte qu'elle n'a pas de valise : il faut donc qu'elle rentre chez ses parents pour en récupérer une. Mais elle stresse énormément car il faut également qu'elle achète un cadeau pour ma môman, qu'elle fasse un gâteau pour les amis chez qui nous allons dîner ce soir et qu'elle fasse une lessive car elle n'a plus rien à se mettre.

C'est donc catastrophée qu'elle quitte l'appartement en courant... mais c'est sans compter sur votre humble serviteur qui décide de tout faire pour l'aider.

Après avoir exclu l'achat du cadeau (l'idée masculine aurait été parait-il trop flagrante) et le lavage de linge fragile (toute erreur aurait été fatale pour mes attributs masculins), je décidais de me rabattre sur le gâteau au chocolat.

J'appelais donc mon ami Guillaume afin d'avoir la liste des ingrédients :

- 4 oeufs
- 200g de beurre
- 80g de farine
- 150g de sucre
- 200g de chocolat

Le modus operandi me fut décrit de manière précise et détaillée :

- Faire fondre le chocolat au bain marie
- faire fondre le beurre et le mélanger avec le chocolat
- Mélanger les oeufs, le sucre et la farine et bien remuer le tout
- Incorporer le chocolat et le beurre au mélange sus-mentionné et bien remuer
- Faire cuire thermostat 5

Bref, une recette simple, efficace, comme seuls les hommes savent les faire.

Evidemment, je fus saisis d'une inquiétude bien légitime puisque je n'avais jamais tenté de faire un gateau au chocolat... d'ailleurs, d'une manière générale, je n'avais jamais tenté de faire un dessert quelconque (car il paraît que le démoulage de flambi ne compte pas). Certains dirons même que j'étais même étranger à toute préparation culinaire faisant intervenir autre chose qu'un micro-onde, mais à ceux là je ris au nez : ha ha ha.


Etape #1 : mélange chocolat + beurre

"Faire cuire le chocolat au bain marie" : ma connaissance profonde de la cuisine des plats Fleury Michon allait enfin me servir ! Car je savais que comme la préparation au bain marie consiste à plonger la barquette dans une casserole d'eau bouillante (dès fois que le micro-onde serait en panne), je me suis dit que la méthode devait être identique pour le chocolat.

Je mis donc un peu d'eau à chauffer dans une casserole et mis à l'intérieur les 200g de chocolat que je vis fondre rapidement.

Je pris ensuite une plaquette de beurre au frigo et en mis 200g de côté. Ce n'est que bien plus tard que j'appris que ma copine (cette farçeuse) avait coupé la plaquette en 2... et qu'en fait je n'avais pris que 100g de beurre.

Une fois que je vis des bulles apparaître dans le chocolat, j'y incorporais les 200g de beurre (en réalité seulement 100g).

Comme guillaume m'avais dit de toujours BIEN mélanger, j'entrepris de mélanger le mélange chocolat+beurre ce qui signa l'arrêt de mort de la belle chemise bleue que j'avais mise le matin même.

Ce n'est que bien plus tard que j'appris que "faire fondre le chocolat au bain marie" signifiait en fait placer le chocolat dans un saladier qui devait être placé dans une casserole d'eau... et que comme un guignol j'avais fait cuire le chocolat. Mais n'oublions jamais que les grandes découvertes de la science sont souvent dues au hasard (cf la pénicilline ou les chips)


Etape #2 : mélange oeuf + sucre + farine

Ne possédant aucun verre mesureur, je décidais d'utiliser mon intelligence supérieure afin de mesurer correctement les 80g de farine et les 150g de sucre (la questions ne ne pose pas pour les oeufs car pour mesurer 4 oeufs, il suffit d'en prendre 4).

Ce n'est que bien plus tard que j'appris que le verre mesureur était incorporé au mixeur... mais à la guerre comme à la guerre.

Je pris donc un verre de 25 cl, qui peut donc contenir 250g d'eau (car 1 litre d'eau pèse 1 kg) et décidait qu'un verre de farine devait contenir 250g de farine et qu'un verre de sucre devait contenir 250g de sucre

Ce n'est que bien plus tard que j'appris qu'un verre de farine contenait en fait 200g de farine et qu'un verre de sucre contenait 300g de sucre, mais bon...

Je mis rempli donc "au peu plus d'un quart de verre de farine" pour obtenir 80g de farine et "un peu plus d'une moitié de verre de farine" pour obtenir 150g de sucre.

Je mélangeais le tout activement en me disant que j'étais vraiment trop fort (comme j'avais retire ma chemise, ce fut sur moi que fut projeté de temps en temps le mélangé ce qui n'est guère génant)


Etape #3 : mélange des 2 mélanges

Rien à signaler, sauf l'élimination de toute forme de projection en direction de ma personne (ceci ayant déjà été effectué pendant les étapes #1 et #2)

A la fin du mélange final, je constatais l'apparition de nombreuses bulles à la surface du mélange. Une amie de ma copine eu la bonne idée d'appeler à ce moment et j'obtins confirmation que la presence de ces bulles n'était nullement signe d'échec. Je fis fi (et loulou ha ha ha... hum : passons) de ces carcasmes car mon souci du détail et du travail bien fait me poussaient à poser la question.


Etape #4 : cuisson

Ayant peur de mal cuire le gateau (et donc de détruire tout le labeur effectué durant l'heure précédente), je décidais d'attendre le retour de ma copine afin de la mettre devant le fait accompli, à savoir la présence d'une superbe pâte à gateau dans un saladier.

Elle rentre dans l'appartement, s'assoit devant le saladier et jette un regard effaré devant l'état de la cuisine (réaction très exagérée car chacun sait que le chocolat se nettoie très facilement sur une surface dure). Je lui annonce alors fièrement que j'ai fait le gateau au chocolat.

Elle me demande où se trouve l'objet du délit. "Devant-toi" lui dis-je fiérement. Elle regarde en direction du saladier et me redemande où se trouve le gâteau. "Devant-toi" lui redis-je excedé (j'ai tout de même sacrifié une chemise). Elle réalise enfin que le gâteau se trouve en fait dans le saladier... et me remercie de lui avoir fait gagné du temps (alors que bien sûr, elle se dit que je suis vraiment un incapable et qu'elle n'aurait jamais dû me laisser seul pendant 2 heures).

Moralité : eh bien, aussi dingue que cela puisse paraître, mon gateau bien qu'un peu lourd était parfaitement mangeable puisque j'en ai repris deux fois... en revanche, ma copine ne s'est pas resservie, sans doute jalouse de voir que je pouvais également être une bête de cuisine.

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